Sous tutelle, vite!
Le modèle social français, fragilisé par un vieillissement démographique inquiétant, se trouve au bord du gouffre. Notre système de retraites par répartition est devenu une utopie... L’article Sous tutelle, vite! est apparu en premier sur Causeur.
Le modèle social français, fragilisé par un vieillissement démographique inquiétant, se trouve au bord du gouffre. Notre système de retraites par répartition est devenu une utopie.
Les nouvelles du front démographique français révèlent l’aporie du (merveilleux) modèle social hexagonal : 663 000 naissances seulement en 2024. Autrement dit, 3,4 actifs pour un retraité en 1960 ; 1,35 aujourd’hui et, à ce rythme, moins d’un en 2050. Intenable ! Le maintien d’une retraite par répartition, déjà mis à mal par le vieillissement de la population relève désormais, sans exagération, de la pure science-fiction.
Le taux d’épargne record de nos concitoyens prouve qu’ils en sont, in petto, conscients. Mais ils sont comme ces enfants qui font semblant de continuer à croire au père Noël pour ne pas compromettre l’arrivée des cadeaux – la retraite le plus tôt possible. Que la majorité de la représentation nationale les conforte dans ce rêve démontre moins son incompétence que sa profonde lâcheté. Considérant comme impossible de se faire élire sur la promesse d’une réforme drastique des retraites (14,2 % du PIB chez nous, 10 % ailleurs, soit 120 milliards de moins !), nos élites ont adopté sur ce dossier, comme sur l’ensemble des dépenses publiques, une pensée de type chamanique : impossible est français.
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La mise sous tutelle par le FMI, la BCE (ou n’importe quel organisme de niveau BEPC) constitue désormais notre seul espoir crédible. Ce tuteur permettra de ramener les dépenses publiques dans la moyenne de la zone euro – soit 300 milliards d’économies nécessaires – et non 30 pourtant déjà introuvables selon nos chamanes. Mieux encore, elle donnera l’occasion à nos veules dirigeants de chouiner en expliquant au bon peuple que c’est pas de leur faute, que c’est les méchants du FMI qui les forcent à faire des réformes atroces. Au prix, certes, d’une ultime humiliation.
Mais quand on s’est déjà fait virer de l’Afrique et qu’à Bruxelles on a plus de considération pour Malte que pour Paris, on n’est plus à une humiliation près.
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