Le défilé Jacquemus au sein du splendide appartement d’Auguste Perret
Pour son grand retour au calendrier officiel de la Fashion Week, Jacquemus a investi, ce 26 janvier 2025, l’incroyable appartement d’Auguste Perret situé sur la colline de Passy. Ce lieu jusqu’alors relativement secret, suspendu dans le ciel de Paris et classé au titre des monuments historiques, incarne à lui seul la vision de cet architecte révolutionnaire. Un superbe écrin de bois et de béton armé, où ont donc pris vie les silhouettes années 1950 du défilé « La Croisière ».
Il nous a habitués aux lieux d’exception. Voilà en effet plusieurs saisons que Simon Porte Jacquemus affirme son goût pour l’art et l’architecture en choisissant de présenter ses collections dans des demeures magistrales. On se souvient ainsi de son défilé à la Fondation Maeght de Saint-Paul de Vence, ou encore de celui sur le toit de la Villa Malaparte, à Capri. Alors qu’il signe cet hiver son grand retour au calendrier officiel de la Fashion Week, le créateur de mode a cette fois opté pour le cadre intimiste de l’appartement d’Auguste Perret (1874-1954), où il a dévoilé, ce 26 janvier 2025, les pièces de sa collection « La Croisière ».
Situé au 51 rue Raynouard, sur la colline de Passy, dans le 16e arrondissement parisien, l’appartement d’Auguste Perret a tout d’un chef d’œuvre architectural. Niché au septième et dernier étage, ce grand appartement avec vue panoramique fait cohabiter de grands placages en chêne et du béton armé — Perret ayant été un des premiers à utiliser ce matériau, avant même Le Corbusier. C’est en 1932 que l’architecte y pose ses valises, avant que ce manifeste Art déco ne devienne, à la mort de sa femme, un lieu de rencontres pour les architectes. Légué depuis à l’Académie des beaux-arts, l’appartement classé au titre des monuments historiques a de nouveau été pourvu de son mobilier d’origine et continue, toujours, d’inspirer. Notamment la maison Jacquemus, qui y a trouvé un écrin de goût pour sa nouvelle ligne, alors même que l’année 2025 marque le centenaire de l’Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes.
Bien nommée « La Croisière », la collection Jacquemus trouve sa source dans l’iconographie des grandes maisons de mode du siècle dernier et fait écho aux voyages outre-Atlantique effectués par les stylistes pour présenter leurs créations coutures à la clientèle américaine. Élégantes et maîtrisées, ces silhouettes esprit années 1950 se jouent des volumes et des lignes sculpturales. Les teintes écru et noir se mélangent à des petites notes de rouge ou de jaune banane, alors que le savoir-faire couture est à l’honneur : on retrouve de l’organza peint à la main, du raphia brodé comme du textile ou encore des plumes d’autruche. Les looks masculins font quant à eux référence à un vestiaire davantage sportif, notamment au sportswear américain. Une belle façon aussi, d’introduire la nouvelle collaboration entre Jacquemus et Nike, réinterpétation de la Nike Moon Shoe lancée à l’occasion des Jeux Olympiques de 1972.