Connaissez-vous l’histoire de cette grotte aux portes des Calanques où un bandit aurait caché sa fortune ?
Entre Marseille et La Ciotat se trouve un site grandiose à l‘équilibre fragile, composé de 5 000 hectares de paysages majestueux et 20 kms de côtes et qui fait l’objet de plus de 3 millions de visites annuelles : le Parc national des Calanques. Un fascinant alliage de terre et mer qui ne demande qu’à […]
Entre Marseille et La Ciotat se trouve un site grandiose à l‘équilibre fragile, composé de 5 000 hectares de paysages majestueux et 20 kms de côtes et qui fait l’objet de plus de 3 millions de visites annuelles : le Parc national des Calanques. Un fascinant alliage de terre et mer qui ne demande qu’à se découvrir au gré d’une randonnée… quitte à peut-être tomber sur un trésor ?
Un joyau méconnu qui ne manque pas d’histoires
De tout temps, les hommes ont trouvé grâce à la grotte Rolland un refuge offrant protection et eau. Il faut dire que cette grotte, cachée juste derrière le quartier de Montredon (8e) à quelques encablures du sommet Marseilleveyre, à l’entrée du parc national des Calanques a été creusée par l’action d’une rivière souterraine dans les calcaires compacts du Valenginien, soit entre environ -139 à -132 millions d’années avant notre ère. C’est d’ailleurs ici que la notion de Préhistoire est née dès le début du XIXe siècle. Véritable érudit de l’époque et reconnu comme le fondateur de la science préhistorique, Jacques Boucher de Perthes y découvre en 1805 des traces d’occupations humaines anciennes. Pour lui, cela ne fait aucun doute : il est persuadé qu’il s’agit d’ossements humains et de fragments de poterie datant du Néolithique. Traité de fou par ses confrères, force est de constater que les chercheurs actuels utilisent encore aujourd’hui une partie de ses méthodes d’étude. Mais la question à se poser est : pourquoi la nomme-t-on Grotte Rolland ? Le site tiendrait son nom d’un brigand du nom de Rolland qui, à la tête d’une bande, pillait et terrorisait la région au Moyen-Âge. Il aurait alors utilisé la grotte comme repère pour se cacher et pour entreposer un butin qui, paraît-il, représentait une véritable fortune. Pourtant, ce trésor n’a jamais été découvert… Plus tard, au XVIIe siècle, la grotte aurait été utilisée comme lieu de cérémonie pour des rites sataniques. Il est même question de bonnes sœurs abusées, possédées par le diable et de cannibalisme.
Pas de trésors, mais de fascinantes curiosités bel et bien cachées…
Forcément, devant de telles histoires, la Grotte Rolland est un lieu qui fascine autant qu’il intrigue. Plutôt facile d’accès et agréable pour une randonnée, son exploration intérieure reste toutefois interdite car dangereuse. Malgré une entrée plutôt impressionnante avec une hauteur d’environ trois mètres, y pénétrer est en effet interdit en raison de la dangerosité des lieux et est d’ailleurs limité par des barrières à l’entrée de la cavité. Pour comprendre ce qu’il s’y trouve, il faut donc se tourner vers ceux qui ont eu la chance de découvrir la grotte de l’intérieur et qui en ont fait une description. Après une descente, se trouve la “Chapelle du Diable”, une salle de plus de 20 mètres de haut et 10 mètres de diamètre, ornée de deux grandes stalagmites abîmées. La visite se poursuit jusqu’à une petite salle très argileuse appelée la “Galerie du Trésor”, où des excavations ont été menées à la recherche d’un trésor. Et si aucun trésor n’a été découvert, la grotte a toutefois révélé la présence d’une riche biodiversité, à commencer par les chauves-souris qui louent l’obscurité, le calme, les volumes et la température constante de la grotte. Idem pour le duvalius, un coléoptère aveugle qui, à force de vivre dans l’obscurité du fond de la grotte, a perdu le sens de la vue mais a développé son sens du toucher. Quant à l’iule fétide, sorte de mille-pattes, il sécrète une odeur nauséabonde pour faire fuir ses prédateurs.