Ce spectaculaire village typique bâti sur un piton volcanique abrite le premier château de la Loire

Creusées dans le volcan du Velay, les Gorges de la Loire s’étendent sur plus de 20 kilomètres, offrant aux amoureux de nature et de randonnées des paysages aussi variés que spectaculaires. Entre les falaises escarpées et les méandres de la Loire, ce sont également des villages atypiques qui s’y cachent, comme ce charmant village de caractère dominé par les ruines de son château…

Un label de Plus Beaux Villages de France amplement mérité

Il suffit d’abord d’y approcher pour assister à un spectacle que peu de communes en France peuvent offrir. Perché sur un piton volcanique, ce n’est d’ailleurs pas pour rien que ce village est reconnu par les autorités géologiques nationales comme rare en France. La partie aujourd’hui visible de l’éminence rocheuse d’origine magmatique sur laquelle s’est installée le village est en réalité le fruit du travail de l’érosion, qui a dégagé au fil du temps un filon d’alimentation d’une cheminée volcanique que l’on appelle “dyke”. Visuellement, cela se traduit par un immense rocher dominant la Loire. D’ailleurs, sa signification en celte est “la vallée des éboulis”, sans doute en référence à l’effondrement de ces orgues et colonnes fracturées en centaines de rochers plus ou moins importants. Un spectacle sublimé par l’esthétique spectaculaire des roches, faites d’empilements et entremêlements de prismes et d’aiguilles. Entouré de coulées basaltiques, le village a ainsi des allures de carte postale et se place assurément comme l’un des plus remarquables bijoux des gorges de la Loire. Outre ce caractère spectaculaire, ces falaises qui tombent à pic sur le fleuve font également d’Arlempdes un terrain de jeu propice aux joies de la randonnée. Plusieurs sentiers rayonnent en effet autour du bourg, certains offrant un panorama inégalable sur ce site labellisé “Plus Beaux Villages de France” et sa nature environnante.

C’est ici que subsiste le tout premier château de la Loire

La vision de ce village nous donne donc l’impression d’être un film d’aventure ou d’époque, où l’on s’attend ensuite à découvrir une forteresse où se mêlent combats épiques, créatures fantastiques et autres histoires fascinantes. Cela tombe bien, la forteresse est justement de la partie… sans tous les éléments fantastiques toutefois. Bâti à des fins militaires aux XIe et XIIe siècles, le château d’Arlempdes a longtemps été réputé comme imprenable du fait de sa position unique. Ses remparts étant prolongés par la roche volcanique et érigés en hauteur, il a ainsi permis de résister aux attaques venues du nord. Aujourd’hui, il demeure un incroyable témoignage de l’empreinte médiévale de la région avec ses tours, ses mâchicoulis ou encore sa chapelle castrale romane. Surtout, compte tenu de sa période de construction, il demeure dans l’Histoire comme le tout premier château de la Loire. Sauvé à plusieurs reprises de la ruine et l’abandon, le château d’Arlempdes est aujourd’hui sous la protection de l’ASACHAR (Association de Sauvegarde et d’Animation du Château d’Arlempdes), constituée à l’initiative de Louis Bourbon et des descendants de la famille d’Arlempdes de Goÿs. Cette association se charge d’animer et organiser des campagnes régulières de restauration du site que l’on peut visiter soit seul, soit accompagné d’un guide durant l’été. Comme un rejet de son passé mouvementé et violent, le château d’Arlempdes s’ouvre désormais à la culture en offrant chaque été le décor de ses ruines aux “Théâtrales du Velay”.

Un patrimoine architectural et culturel aussi impressionnant que sa forteresse

En contrebas de l’ancienne forteresse, d’autres merveilles attirent irrémédiablement le regard, comme la poterne d’entrée du village du XIe siècle ou l’église Saint-Pierre, charmant édifice roman à nef unique du XIIe siècle. Un lieu de culte qui se distingue notamment grâce à son chevet plat, son clocher peigne à quatre arcades et son portail occidental orné de quatre colonnes, tandis que l’intérieur abrite, entre autres, une Piéta polychrome. Enfin, les passionnés d’histoire ne peuvent que s’arrêter à l’écomusée de la ruralité, qui retrace l’évolution des métiers et des outils du village, majoritairement spécialisé dans la culture de la lentille verte ou dans la production de lait. Et quand les trésors d’Arlempdes ne proviennent pas de la terre, c’est donc vers le ciel qu’il faut lever la tête. Comme le village ne respira pas qu’au rythme de l’été, une autre manifestation de grande ampleur est organisée au mois de novembre : un vol de montgolfières qui vient ponctuer le ciel de Haute-Loire de points multicolores. Une tradition qui remonte jusqu’en 1783, lorsque le marquis d’Arlempdes, descendant des propriétaires du château, accompagna Jean-François Pilâtre de Rozier lors du premier vol en montgolfière au-dessus de Paris.

À lire également : Celle que l’on surnomme la Cité des Violettes a été élue “Meilleure ville à visiter en 2025”

Image à la une : Arlempdes © Adobe Stock