BDX I/O au pays du vin : notre retour sur l'édition 2024

Pour la première fois, nous nous sommes rendus à la conférence BDX I/O au Palais des Congrès de Bordeaux. Cette conférence existe depuis 2014 et a rassemblé plus de 1000 participants pour cette 9ème édition.

Cette année, le thème était l'IA. Marie-Alice Blete a lancé la journée avec un talk très intéressant appelé : "LLMs, entre fantasme et réalité - le point de vue d'une dev passée de l'autre côté".

En posant un autre regard sur les chiffres annoncés en grande fanfare par des acteurs de l'IA, elle remet la réalité au centre. Par exemple, il a été annoncé que les développeurs qui utilisent une IA pour coder font 25% de Pull Request en plus. Cependant, un chiffre moins communiqué est que la qualité globale de ces PRs a reculé, le code produit est considéré moins maintenable. Loin de l'euphorie, son regard pragmatique sur l'IAa été une introduction parfaite à cette journée.

Tout au long de la journée nous avons assisté à différents talks autour de ce sujet. Les enjeux d’une IA plus éco responsable nous ont été présentés. En effet, cette technologie a un bilan carbone très élevé et les entraînements des modèles d’IA sont voraces en énergie. Il a été démontré par exemple qu’une requête ChatGPT équivaut à 60 recherches Google. De plus, nous remarquons fréquemment, sur les sites que nous exploitons, d'importantes hausses de trafic sur certaines pages qui, après analyse, proviennent de bots qui collectent des données d'entraînement pour des modèles d'IA. Au-delà des questions légitimes de propriété intellectuelle, cela nous confronte souvent à deux problématiques : d'abord, cela crée de la charge en plus sur les infrastructures Web et, ensuite, cela pose la question de la consommation de ressources serveur pour cet objectif discutable. On peut toutefois noter qu'avec redirection.io, il est facilement possible de bloquer ces bots IA, si besoin.

Nous avons également été sensibilisés sur le sujet de l’IA et du Handicap. Elles nous ont donné leur constat sur les avancées dans le domaine et nous ont partagé leur craintes par rapport aux mauvaises représentations induites par certaines IA qui vont préférer mettre de côté les "valeurs aberrantes" et créer une forme d’exclusion.

Retrouvez les vidéos des conférences :

• L’IA et le handicap : progrès ou exclusion ? par Thanh Lan Doublier et Emmanuelle Aboaf.
• L'IA Éco-Responsable : Utopie Marketing ou Réalité ?.

Découvrons ensemble la relève de l'observabilité avec les logs et les traces : Quickwit par Idriss Neumann

Les logs, les métriques et les traces sont les 3 piliers du monitoring applicatif. L'observabilité de sa plateforme est un point essentiel pour garantir la stabilité de son site dans le temps. Bien que nous soyons très friands de Datadog, nous surveillons beaucoup ce qu'il se passe autour d'OpenTelemetry.

Installer et maintenir Datadog représente un coût quasi nul, mais c’est un service qui peut vite coûter cher quand le nombre de serveurs ou le volume de données à traiter augmente. On peut préférer une alternative auto hébergée, pour des raisons de sécurité, ou parce que c’est une association où le temps des bénévoles est en plus grande quantité que les euros (cf. notre retour sur la conférence des Restos du Coeur, où Quickwit est employé).

Le choix le plus répandu dans ce cas, est la stack ELK, sur laquelle nous avons pas mal d'expérience. Dans ce cas, le souci est la gestion du stockage longue durée des logs, qui peuvent vite représenter un volume conséquent.

Quickwit se démarque en stockant ses données sur un object storage (type AWS S3 ou un cellar OVH / Clever Cloud). Ces stockages coûtent plusieurs centaines de fois moins cher que des disques traditionnels tout en assurant un stockage redondé et accessible (au dépend de la bande passante de sortie, souvent payante). Lire de la données sur un S3 est cependant un peu plus lent qu’un disque réseau, Quickwit indique compenser cette latence par une implémentation d’Apache Lucene - le moteur d'indexation/recherche utilisé par Elasticsearch - en Rust.

Pour la partie UI, ils se reposent sur les traditionnels Grafana / Jaeger.

Une autre alternative à étudier pour de l’auto hébergement semble être Signoz.io qui lui s’appuie sur Clickhouse - que nous utilisons beaucoup pour redirection.io - et une UI maison qui semble de haute qualité.

Un chatGPT sur vos propres données : comment ça marche ? par Hugo Vassard

Hugo Vassard nous a présenté avec brio comment concevoir un RAG sur ses propres données. À l'aide d'un exemple concret, il nous explique ce qu'est la vectorisation, les embeds, les chunks, ou encore les outils du type LangChain, …

Si c'est quelque chose qui vous intéresse, nous vous conseillons de lire l'article de Loïck sur la construction d'un chatbot spécialisé sur la documentation de notre task runner Castor.

La vidéo de la conférence est également disponible.

HTMX, où le retour de l'AJAX dans le développement Web par Stéphane Trebel

En Javascript, on passe beaucoup de temps à réinventer la roue. Tout ça pour créer des pages web de plus en plus grosses… Stéphane Trebel nous a présenté plusieurs cas d’utilisation de la librairie Htmx dans une conférence très dynamique. De l’infinite scroll en quelques lignes à la captation et la gestion d’erreurs simplifiée les possibilités ont l’air nombreuses et le code très clair et moins éparpillé. D’après lui, “Htmx c’est ce que le html aurait du devenir si on n'était pas passés en tout JS”.

Pour retrouver tous ses exemples, il suffit d’aller faire un tour sur son dépôt Github et la vidéo de la conférence.

Les 20 minutes de Typescript les plus rentables de votre vie ! par Aurélien Loyer et Delphin Aubin

Cette conférence était un ensemble de très bons conseils sur l’écosystème Typescript, nous retenons :

• Une librairie pour passer en strict:true par étape ;
• Les types guards (connaître le type actuel de notre valeur dans un contexte) ;
• L’utilisation du type never pour détecter les cas manquants ;
• La syntaxe en template string dans un type template littérals.

Et si tous ces concepts vous interpellent voici les slides de la conférence et la vidéo.

Comment nous avons transformé les Restos du Cœur en Cloud Provider ? par Julien Briault

Amazon a créé AWS car la logistique est très consommateur en applications diverses et en ressources.

Les Restos du Cœur sont dans la logistique également, et même dans la logistique compliquée : la nourriture (chaîne du froid, date de péremption, …). De plus, c'est une association qui tourne grâce à des bénévoles et où 1€ dépensé = 1 repas distribué en moins.

Une équipe d'admin sys et devops a réussi a rassembler de nombreux dons de matériels informatiques, beaucoup de connaissances et une tonne d'heures de bénévolat pour mettre en place un « cloud provider » à destination de la centaine d'antennes de l'association.

Tout un tas de noms connus et inconnus, avec pour objectifs : stabilité et gains financiers. On retrouve donc du Canonical Metal as a Service, Kubernetes, OpenStack. La plateforme permet même aux antennes de créer un cluster Kubernetes à la demande, donc il y a du Kubernetes dans OpenStack sur Kubernetes !

Les bénévoles des Restos du Cœur recrutent et c'est un très très bon moyen d'apprendre auprès de devops super contents et motivés.

Vous pouvez regarder la construction d'un cloud provider sur Youtube.

Vivement 2025

Nous avons beaucoup apprécié notre journée à BDX I/O. Avec 7 salles en parallèle, le choix peut être parfois difficile, mais toutes les conférences ont été de bonne qualité. Heureusement, toutes les captations vidéo sont disponibles sur la chaine Youtube de BDX I/O pour voir les conférences que nous avons pu louper.

Et, le plus important, le repas du midi était très bien : un buffet facile d'accès et bien garni !

BDX I/O, on se revoit l'année prochaine !