Affaire Philippe Carli: comment perdre son job en un clic

Face à Mediapart et à la meute, il est toujours préférable d'assumer ce qu'on a dit ou pensé. Parce qu’il s’est excusé pour avoir partagé sur des canaux personnels des idées non politiquement correctes, le patron de presse a finalement dû démissionner. Il aurait mieux fait de dire à ses contradicteurs que ses opinions politiques n’affectaient en rien son travail, estime notre chroniqueur... L’article Affaire Philippe Carli: comment perdre son job en un clic est apparu en premier sur Causeur.

Fév 2, 2025 - 09:35
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Affaire Philippe Carli: comment perdre son job en un clic

Pensée unique. Face à Mediapart et à la meute, il est toujours préférable d’assumer ce qu’on a dit, ou pensé. Parce qu’il s’est excusé pour avoir partagé sur des canaux personnels des idées non politiquement correctes, le patron de presse a finalement dû démissionner. Il aurait mieux fait de dire à ses contradicteurs que ses opinions politiques n’affectaient en rien son travail, estime notre chroniqueur.


Philippe Carli, le président du groupe de presse Ebra (1er groupe de la presse quotidienne régionale, avec les Dernières Nouvelles d’Alsace, Le Dauphiné libéré, L’Est républicain etc.), a démissionné. « Dans l’intérêt du groupe Ebra, j’ai décidé de quitter mes fonctions de président ». Cet homme est bien complaisant.

Son départ résulte d’une lâcheté ordinaire, de sa soumission au médiatiquement correct. Quelle faute gravissime avait-il commise ? Il avait « liké » sur LinkedIn des messages émanant de personnalités comme la députée européenne Sarah Knafo par exemple. Mediapart qui met un acharnement compulsif à détruire la liberté d’expression de ceux qui ne partagent pas ses combats et n’adhèrent pas à sa vision hémiplégique, a évidemment épinglé le président Carli.

Ne jamais s’excuser pour ses idées

La CGT, comme il se doit, a réclamé le lundi 27 janvier son départ « en raison de sa proximité affichée avec des figures d’extrême droite ». Et elle l’a donc obtenu. Philippe Carli avait pourtant à sa disposition d’autres solutions, des réponses plus personnelles et déterminées.

Plutôt que de s’excuser d’abord, pour être en définitive renvoyé ensuite avec la pire des offenses : son consentement apparent. Avec des justifications filandreuses destinées à masquer une déroute.

Il pouvait dire qu’il était certes le président du groupe Ebra mais qu’adulte, il faisait ce qu’il voulait et qu’avoir « aimé », à titre personnel, certains messages de Marion Maréchal, d’Éric Zemmour ou de Sarah Knafo ne le disqualifiait pas pour son activité principale. Il pouvait, au lieu de s’aplatir, réagir vigoureusement. Mettre, sans y être contraint, sa démission dans la balance et défendre des principes auxquels le groupe Ebra aurait dû être sensible autant que lui. Il pouvait élégamment rétorquer à Mediapart que ce n’était pas cette inquisition honteuse qui lui ferait jeter l’éponge. Il pouvait poliment suggérer à la CGT de s’occuper de ce qui la regardait et de ne pas imposer son idéologie syndicale à ce qui relevait de la liberté de pensée et d’expression.

Résistance !!

Il pouvait, en résumé, n’être même pas un résistant mais juste assumer ses idées. Au contraire il a accepté d’être dépouillé de sa liberté, de sa responsabilité. Profondément, au détriment de ceux qui se battent pour ne pas voir sacrifier les valeurs foulées aux pieds par Mediapart, la CGT et les éradicateurs d’opinions et de comportements qui ne leur plaisent pas.

Même si modestement je n’ai rien à voir avec la présidence d’un grand groupe de presse et que mes écrits ou mes paroles n’ont évidemment pas la même incidence, il ferait beau voir qu’on prétendît m’interdire, si j’en avais envie, de dire ponctuellement du bien de Jean-Luc Mélenchon, de certains députés LFI, de tel ou telle écologiste, de personnalités avec lesquelles je ne suis pas naturellement accordé !

Je n’aurais pas proposé ce post si l’attitude de Philippe Carli, poussé par d’autres frileux, n’était pas révélatrice de la perte d’une vertu capitale dont le manque est dévastateur dans beaucoup de domaines : intellectuel, politique, social, judiciaire ou médiatique. On a compris qu’il s’agit du courage. Être courageux ne fait pas de vous un héros mais tout simplement un homme.

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