Fuite des talents et des capitaux : le sélectorat lâche Macron

Crispations dans le Pays du Lait et du Miel : il semblerait que les politiciens ne soient plus tout à fait en phase ni avec le peuple, ni avec les entrepreneurs. Alors certes oui, il est bien connu que pour ces politiciens, diriger un pays n’a jamais consisté à faire ce que leur demandait le peuple : […]

Fév 3, 2025 - 18:29
 0
Fuite des talents et des capitaux : le sélectorat lâche Macron

Crispations dans le Pays du Lait et du Miel : il semblerait que les politiciens ne soient plus tout à fait en phase ni avec le peuple, ni avec les entrepreneurs.

Alors certes oui, il est bien connu que pour ces politiciens, diriger un pays n’a jamais consisté à faire ce que leur demandait le peuple : la fable démocratique n’est plus vraiment crue par personne à l’exception peut-être des franges les plus collectivistes (et donc les plus niaises) de la société, et des enfants qui croient aussi au Père Noël.

Cependant, ne plus être en phase avec les entrepreneurs pose des soucis plus gênants : ce sont eux qui prennent les risques de la création d’entreprises et qui créent la richesse soit en développant les produits et les services dont les autres n’ont pas eu l’idée, soit en sachant s’entourer des compétences pour le faire, soit en attirant à eux les compétences et les capitaux le leur permettant, soit un mélange de tout ça.

Un État et des politiciens détachés de ces réalités, c’est, rapidement, un pays qui décroche, qui s’appauvrit et qui périclite. Bien sûr, les politiciens s’en fichent jusqu’au moment où leur train de vie commence à en être impacté.

Or, avec les dernières déclarations, la semaine passée, de Bernard Arnault, le patron de LVMH, c’est ce qui se profile à l’horizon : exprimant de plus en plus clairement son épuisement de voir les taxes et impôts encore augmenter dans l’Hexagone, et ce alors que le contraste avec les États-Unis est encore plus prononcé, le milliardaire a jeté un froid dans l’actualité économique française.

Du point de vue des politiciens et des médias français, c’est une surprise totale : les uns comme les autres semblent soudainement découvrir que le tabassage fiscal permanent qui règne dans le pays commence à agacer même les industries les plus aptes à s’adapter à la pression taxatoire. Médias et politiciens, réagissant comme s’ils avaient été giflés, s’agitent en feignant l’outrage devant la découverte qu’une part croissante de grands capitaines d’industries n’en peuvent plus de la règlementation délirante qui sévit dans le pays.

En effet, à l’avalanche de lois européennes particulièrement touffues, on doit ajouter la propre production législative bien française déjà bien roborative, et la surtransposition (« gold-plating ») sans laquelle les bureaucrates français auraient l’air de ne rien glander. Le bilan législatif et bureaucratique est monstrueux et l’Everest de cerfas devient chaque jour plus difficile à gravir pour les patrons français.

La surprise des imbéciles au pouvoir et dans les rédactions n’en est que plus artificielle, alors qu’en parallèle, d’autres patrons ont déjà fait mention du problème à maintes reprises : on pourra faire bien sûr mention de celui de TotalEnergies qui lutte actuellement pour que la cotation du géant pétrolier soit coté à New-York plutôt qu’à Paris (qui devient chaque jour un peu plus une « petite bourse locale »), ou encore du patron de Michelin récemment auditionné par le Sénat et qui n’avait pas caché son désarroi devant la déroute législative et politique du pays, ses choix calamiteux et répétés en matière sociale, etc.

De même, il n’y a pas besoin de remonter beaucoup dans le temps pour trouver des traces de cet agacement qui atteint maintenant un paroxysme évident : devant les difficultés, en octobre 2024, une moitié des entreprises du CAC40 envisageait une domiciliation hors de France, laissant augurer des petits jours croquignolets pour le CAC20 à la bourse de Parikiki.

Pendant que les experts de plateaux, les politiciens d’Assemblée et les médias encroûtés dans leurs habitudes se réveillent doucement à la possibilité que, peut-être, éventuellement, il se pourrait que les avanies fiscales et sociales que doivent se cogner les entreprises françaises soient en train de conduire à la dégringolade du pays, pendant qu’on s’interroge niaisement sur les plateaux des médias subventionnés sur ce qu’il serait bon de faire pour éviter la catastrophe (alors qu’elle s’est déjà produite), ceux des patrons qui peuvent partir… partent.

Quant à ceux qui sont déjà partis, les récentes décisions gouvernementales les renforcent dans leurs décisions passées : pour neuf entrepreneurs français sur dix installés à l’étranger, toute relocalisation – qui signerait en réalité un arrêt de mort pour leur entreprise – est rigoureusement exclue. Bien évidemment, les entreprises étrangères susceptibles de s’installer en France font exactement le même constat. L’attractivité du pays est en chute libre.

Le constat est donc posé, la situation est grave, la catastrophe en cours palpable, visible de tous et…

… Et l’hallucination collective continue : puisque les patrons veulent s’en aller, plutôt que comprendre la raison pour laquelle ils le font (ce qui nécessiterait de mobiliser une intelligence manifestement absente), on emploiera plutôt son temps pour proposer de la bonne grosse réquisition comme certains pays soviétiques la pratiquaient il n’y a pas si longtemps de cela.

Léaument et sa clique de semi-habiles communistes auraient objectivement tort de se priver : ceux qui votent pour eux ne comprennent absolument rien à l’économie et veulent assidûment transformer la France en Venezuela. Les autres, ceux qui la comprennent, sont justement ceux qui envisagent de s’échapper de l’enfer fiscal. On comprend que les geôliers s’y opposent. Quant au gouvernement, complètement ahuri, il affiche sa totale stupéfaction de cette fronde « soudaine », garantissant ainsi à ceux qui en doutaient encore que la situation ne va pas pouvoir s’améliorer : on ne résout pas un problème qu’on est payé pour ne pas comprendre.

D’ailleurs, il suffit de voir les premières gesticulations gouvernementales en matière d’intelligence artificielle – créer un nouveau bidule public ! – pour comprendre que la France garde fièrement le mauvais cap.

De façon intéressante, pendant que la France semble décidée à ne surtout pas prendre conscience du problème – ou, plus exactement, à le minimiser jusqu’à le rendre superflu – l’Union européenne, de son côté, semble comprendre que ces avalanches de lois handicapantes finissent par nuire durablement aux entreprises et donc, à la fin et surtout, à la capacité des bureaucrates de conserver leur train de vie, à tel point qu’une réflexion a été lancée pour essayer de défricher un peu tout ça.

Bien évidemment, avec des vainqueurs de Dîner du Mercredi comme Séjourné et sa « boussole de compétitivité » aux relents de Powerpoint mollasson en vingt slides à l’odeur naphtaline d’un cabinet de conseil lambda, on comprend que le chemin est encore long, sinueux, parsemé d’embûche et déjà emprunté à contre-courant par la brochette de clowns qui nous dirigent.

Néanmoins, une évidence surnage : pour que des patrons du CAC40 s’expriment actuellement comme ils le font, c’est qu’ils ont très clairement lâché le pouvoir en place qui ne peut plus leur garantir une croissance minimale. Autrement dit, le « sélectorat » (décrit ici) lâche Macron et sa clique.

Alors oui, ce pays est foutu, mais on sent à présent que la fin est proche.

J'accepte les BTC, ETH et BCH !

1BuyJKZLeEG5YkpbGn4QhtNTxhUqtpEGKf

Vous aussi, foutez les banquiers centraux dehors, terrorisez l’État et les banques en utilisant les cryptomonnaies, en les promouvant et pourquoi pas, en faisant un don avec !
BTC : 1BuyJKZLeEG5YkpbGn4QhtNTxhUqtpEGKf
BCH : qqefdljudc7c02jhs87f29yymerxpu0zfupuufgvz6
ETH : 0x8e2827A89419Dbdcc88286f64FED21C3B3dEEcd8