À Marseille, personne ne connaît l’histoire de cette pyramide cachée dans une oasis gardée secrète
Saviez-vous que le 7ème arrondissement de Marseille cache une oasis verdoyante, qui, par le passé, fut une ancienne plaine désertique ? Et vous doutiez-vous que ce domaine perché à 113 m d’altitude avait été l’adresse d’un asile psychiatrique ? Aujourd’hui, le lieu atypique dans lequel on vous guide s’est encore transformé, mais une chose est […]
Saviez-vous que le 7ème arrondissement de Marseille cache une oasis verdoyante, qui, par le passé, fut une ancienne plaine désertique ? Et vous doutiez-vous que ce domaine perché à 113 m d’altitude avait été l’adresse d’un asile psychiatrique ? Aujourd’hui, le lieu atypique dans lequel on vous guide s’est encore transformé, mais une chose est sûre, il est toujours aussi paisible.
Une histoire marseillaise méconnue
Si peu de personnes connaissent cette adresse marseillaise, c’est parce qu’elle a longtemps gardé sa part de mystères. C’est grâce à quelques recherches de curieux que l’on en a appris davantage, et tenez-vous bien, cette histoire peut se vanter de multiples rebondissements. Tout débute bien avant l’apparition de la fameuse pyramide. Nous sommes au début du XIXème siècle lorsque Monsieur Mallespine, un riche négociant, cherche à ériger son domaine ici. Le fait est que cet espace du 7ème arrondissement n’avait pas la même allure : il était un désert aride, face à la mer. Mais cet environnement inhospitalier ne fit pas peur à Mr. Mallespine, qui y construisit une belle demeure, au nom éponyme. La propriété se fait alors peu à peu verdoyante.
Les années passent, et la propriété se retrouve vendue aux enchères. C’est un médecin qui l’achète pour transformer la villa d’habitation en hôpital psychiatrique, qui aura très bonne réputation ! L’endroit désertique devient une oasis paisible. Clairement, nous sommes loin des a priori courants sur les anciens asiles de l’époque. C’est bien ce qui définit ce lieu méconnu : la tranquillité. Ainsi, le domaine s’étend et atteint 83000 m2 en 1917 ! Puis, il faudra attendre une quarantaine d’années pour qu’il se transforme définitivement. De fait, dans les années 50, des pères jésuites vinrent s’installer ici, l’asile appartint alors au passé.
Pyramide cachée
Suite à l’installation des pères jésuites, le domaine commença à s’agrandir et on pensa à de nouveaux bâtiments. Pour la construction, on en appela au savoir d’un disciple du Corbusier : Pierre Genton ! Des travaux d’envergure débutèrent en 1961, et on rebaptisa le domaine : « Centre Notre-Dame du Roucas ». Notez qu’à cette période, l’Église catholique s’intéressait aux mouvements avant-gardistes et modernes, ce qui menait à convier des architectes originaux et aux visions différentes ! Pierre Genton, diplômé de l’école nationale des Beaux-Arts, a surtout érigé des églises et des monastères. On peut dire que ce type de créations faisaient partie de sa spécialité. Ses travaux au Centre Notre-Dame du Roucas furent son troisième projet.
Aujourd’hui, ce site à l’histoire encore trop méconnue est labellisé patrimoine du XXème siècle, et à raison ! C’est au cours des travaux que cette surprenante pyramide, qui est une chapelle, a vu le jour.
Cette construction a pour objectif de représenter un mouvement qui s’élance vers le ciel. Elle évoque aussi une tente où des personnages bibliques se rencontraient. Il s’agit d’une chapelle aux vitraux colorés, faite de béton brut. Autrement, l’idée d’un triangle représente la « trinité ». Que vous aimiez l’histoire, les lieux saints, ou l’architecture, nous vous recommandons d’admirer aussi l’intérieur de cette création unique, à l’esthétique brutaliste. Nous avions déjà évoqué cette esthétique en parlant de la Cité Radieuse : elle était très en vogue durant une vingtaine d’années (1950-1970). L’on y mettait à l’honneur les formes géométriques sans fioritures, et l’utilisation d’un béton brut de décoffrage. Si, au premier abord, cette esthétique semble imposante, c’est en l’admirant dans son ensemble qu’elle fascine. Ici, les bâtiments et la pyramide se dressent au cœur d’un parc arborescent somptueux, porté droit vers la mer. L’ancien désert n’est plus qu’un souvenir : ce lieu discret n’a fait que s’embellir au fil du temps.
Oasis secrète, surtout discrète !
La centre spirituel Notre-Dame du Roucas ne se définit pas uniquement à travers sa pyramide. Désormais, un parc de 4 hectares vous y attend, pour que vous puissiez vivre des instants harmonieux. Si vous avez besoin d’une pause, cet endroit est définitivement fait pour vous. En plus d’être clos et ouvert à tous, vous y découvrirez des espaces variés : petits bassins remplis de poissons, potagers, allées arborées, pentes ensoleillées. Finalement, il s’agit peut-être d’une histoire méconnue, mais qui est le symbole d’une réussite architecturale et environnementale, en partie signée Pierre Genton. Alors n’hésitez plus, ce domaine méconnu deviendra votre havre de paix !
Centre Spirituel Notre-Dame du Roucas, 341 Chem. du Roucas Blanc, 13007 Marseille
Bus 55 Roucas Blanc
Photo à la une : Chapelle pyramide © centre spirituel Notre-Dame du Roucas, site officiel